La violence faite aux pauvres.

Une réflexion du père Joseph Wresinski sur « la violence faite aux pauvres » dans le contexte de la destruction des bidonvilles à la fin des années 60.

La violence de l’indifférence et du mépris

Seul est misérable l’homme qui se trouve écrasé sous le poids de la violence de ses semblables. Il est celui sur qui s’acharne le mépris ou l’indifférence, contre lesquels il ne peut se défendre.

Il ne peut que s’en éloigner en quittant les chemins normaux. Il doit alors s’anéantir et devenir l’oublié des cités d’urgence, des zones noires et des bidonvilles. Il est l’exclu.

La violence du mépris et de l’indifférence crée la misère, car elle conduit inexorablement à l’exclusion, au rejet d’un homme par les autres hommes. Elle emprisonne le pauvre dans un engrenage qui le broie et le détruit. Elle fait de lui un sous-prolétaire.

La privation constante de cette communion avec autrui qui éclaire et sécurise toute vie, condamne son intelligence à l’obscurité, enserre son cœur dans l’inquiétude, l’angoisse et la méfiance, détruit son âme.

La violence au nom de l’ordre, de la raison, de la justice

Ni les sous-prolétaires, ni les riches, n’ont nécessairement conscience de la violence qui pèse sur l’univers de la misère. Elle est souvent dissimulée derrière le visage de l’ordre, de la raison, de la justice même.

N’est-ce pas au nom de l’ordre moral que nous nous introduisons dans leurs pauvres amours, les bousculant, parfois les dénigrant, toujours les jugeant, au lieu d’en faire le tremplin de leur promotion familiale ? Pourtant, même s’ils ne sont pas conformes à notre morale ni à nos codes, ils sont sans doute la seule chance qui leur reste d’une confiance et d’un départ vers une vie plus totale.

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