L’Eglise des pauvres

« L’Église ne pouvait pas demeurer en état de divorce ; elle ne s’est jamais réellement accommodée de cet état. Sa conception d’elle-même comme d’une Église à trois niveaux : Église triomphante, Église militante, Église souffrante, cette conception même ne le lui permettait pas.

Il fallait qu’elle retrouve la réalité de l’Église qui souffre, non pas seulement dans l’Église du silence de l’autre bout de l’Europe, mais aussi chez nous, dans l’Église des pauvres et des misérables dans nos propres frontières.

Comment le fera-t-elle ? Peut-être la question ne se pose-t-elle plus ? Elle se réinstallera à l’intérieur même de ces milieux marginaux qui s’étendent, en couche de population, à travers le monde développé comme à travers le monde sous-développé.

Elle y réapprendra deux choses :

1. A travers sa vie authentiquement pauvre parmi un peuple pauvre, en reprenant contact avec les choses simples et concrètes, elle se « désintellectualisera », elle retrouvera la réalité de l’incarnation et le langage incarné qui est celui des pauvres.

2. A travers la communauté de destin retrouvée, l’Église réapprendra également tout naturellement ce qu’est l’esprit révolutionnaire, le vrai esprit des Évangiles. Car sa présence parmi les pauvres ne peut être une présence passive. La présence silencieuse et passive ne pouvait être que celle de celui qui n’avait pas encore lié son sort à celui du milieu environnant.

S’il y a réellement communauté de destin, l’Église sera obligée de repenser l’ordre du monde en fonction des pauvres et en elle se cristallisera le dynamisme même d’un peuple en état de souffrance, mais d’une souffrance active. Elle sera ce dynamisme, elle le suscitera et le guidera ».

Texte complet ci-dessous.

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