Au point où nous en sommes dans l’Année Internationale des Sans-abri il faut nous demander ce qu’elle apportera vraiment aux plus pauvres. Cette année sera-t-elle celle où nous proposerons seulement une amélioration des slums et des taudis, comme le suggère la conférence de Nairobi ? Cette année apportera-t-elle seulement une prise de conscience ou sera-t-elle l’année où tous les défenseurs des Droits de l’Homme prendront l’engagement que dans un quart de siècle toute famille, toute personne « sans feu ni lieu » aura le droit à un habitat décent pour s’y reposer, pour y habiter, pour y vivre vraiment ?
Deux questions, je vous l’avoue, me hantent :
- quelles personnes sont au centre de nos préoccupation en cette Année Internationale du Logement des Sans-abri ?
- et quelles ambitions, quel idéal poursuivons-nous avec elles ?
Vous m’avez proposé de m’entretenir avec vous sur les Sans-abri dans les pays industrialisés. C’est au nom des familles du Quart Monde de l’Occident que j’ai donc l’honneur de m’adresser à vous, ici. Je le fais volontiers. Mais je le ferai sans séparer les familles des pays industrialisés des familles sans-abri des pays en développement. Car les familles de New York ou de Chicago qui se réfugient dans les rues de leurs villes, les familles qui se cachent en France dans des camions désaffectés, entre une décharge, une autoroute et un cimetière, nous adressent le même message que celles qui s’accrochent sur la pente d’une colline, à l’abord d’un ravin, que celles qui s’accrochent à une terre marécageuse en lisière d’une baie dans des pays en développement.
Toutes ces familles sont refoulées des zones d’habitation décentes. Elles ne figurent pas, le plus souvent, dans les registres de l’administration locale ni dans les préoccupations prioritaires des responsables politiques. Oui, ces familles, quel que soit leur continent, nous adressent le même message. C’est pour cela qu’il serait dommage que je m’arrête aux Sans-abri en Occident, sans élargir le regard aux populations dépouillées du droit d’exister et d’habiter la terre en d’autres parties du monde.
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