Proximité et distance

« Par rapport à la misère, il faut à la fois la proximité et la distance. La proximité, les plus pauvres étant notre dénominateur commun, celui qui nous rassemble, notre raison d’être. La distance, dans la mesure où ils doivent pouvoir nous faire progresser constamment en ce que nous sommes, nous-mêmes. Pour la plus grande chance du Mouvement, sa cause est à la fois des personnes qui souffrent, et un peuple en marche, nous obligeant d’avancer.

Les personnes nous empêchent de faire du peuple un objet de lutte, un prétexte, un alibi. Elles nous obligent à vivre à leur rythme, à faire de leurs battements de cœur, de leur espérance et de leur pensée les nôtres. Le peuple, lui, nous oblige à rester nous-mêmes, des hommes et des femmes à qui il puisse dire : « Vous ferez tout ce que vous voudrez, mais vous ne pourrez jamais comprendre, parce que vous n’avez pas vécu ce que nous vivons. » S’il ne pouvait pas nous dire cela, nous ne serions pas obligés de lui donner la parole ».

in Les pauvres sont l’Eglise, Le Cerf, 2011, page 234.

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