Quart Monde et Droits de l’homme

« Les plus pauvres de notre temps nous obligent, en effet, d’abandonner cette façon dont nous avons pris l’habitude d’envisager les Droits de l’Homme comme en pièces détachées. Car n’est-ce pas ce que nous faisons, en les dénaturant d’ailleurs, quand nous nous intéressons aux libertés politiques d’un côté, au droit au travail de l’autre, à la liberté d’expression d’un côté, au droit à l’instruction de l’autre, à la liberté de circulation d’un côté, au droit au logement ou à la famille de l’autre… Comme si cela avait un sens de parler de la libre circulation, pour des hommes et des familles auxquels nous n’offrons pas, d’abord, la liberté de se fixer dans un foyer décent et sécurisant, librement choisi. Comme si cela avait un sens de parler de la participation politique, pour des hommes à qui nous n’avons pas offert, d’abord, l’alphabet et une place reconnue sur le marché de l’emploi.
Nous avons pris coutume d’aborder les droits inaliénables en pièces détachées et, sans toujours nous en apercevoir, nous sommes tombés dans l’écueil qui consiste à mettre la charrue devant les bœufs. Car n’est-ce pas ce que nous faisons, quand nous plaçons les droits civils et politiques comme à part, devant les droits économiques, sociaux et culturels qui, en réalité, les rendent opérants ? »

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