Une ONG libre de ses collaborations.

« Que les plus défavorisés deviennent les plus privilégiés et les plus pauvres nos maîtres… ». Langage de tous les temps plutôt que d’une époque, le Mouvement qui l’arbore doit pourtant en réinventer les applications de façon à être bien compris de ses contemporains. L’universel va beaucoup moins de soi que ce qui est au goût du jour. Celui qui se réclame d’aspirations humaines depuis longtemps confirmées prend le risque de la méfiance et du ridicule : « Où est votre projet politique… », « Quels réactionnaires vous faites… », «Voulez-vous donc arrêter le progrès… ? » Quand, par contre, on tente de concrétiser en actes un idéal que l’humanité poursuit depuis des siècles, on s’aperçoit qu’il dépasse encore de beaucoup tous les progrès immédiatement possibles.

Alors, ceux qui prétendent le poursuivre, par leur seule mise en pratique imparfaite ne suscitent plus méfiance mais indulgence et amicale mise à l’écart : «Ce sont des utopistes… », « Ils ont un charisme tout à fait particulier… », « Ce que vous faites, évidemment, pas beaucoup peuvent le faire… ». C’est une autre manière d’être disqualifié pour le discours social ou politique d’actualité. Disqualification qu’un mouvement comme le nôtre n’a pas le droit d’accepter, puisqu’elle frappe, du même coup, le Quart Monde. C’est lui qui est visé, écarté des combats et des victoires du jour ; c’est lui qui fait l’objet de la méfiance ou partie de l’utopie. Les uns nient son existence et sa signification politique propre, les autres disent qu’on s’occupera de lui plus tard, quand on aura plus de moyens.

C’est bien pour cela que nous avons à forcer les portes, en clarifiant sans cesse nos projets concrets, en nous expliquant avec ceux qu’élaborent nos concitoyens. Sachant que nous ne sommes ni les premiers ni les derniers à poursuivre la priorité des plus exclus – ni les seuls à notre époque, bien entendu – comment pensons-nous pouvoir avancer, participer à l’avancement de nos sociétés, sur un plan politique concret ? Comment contribuerons-nous à une manière nouvelle de concevoir et de mener les affaires de la cité ?

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