Pauvreté et misère

« La pauvreté, le dénuement matériel, l’oppression infligée par plus fort que soi, sont difficiles à supporter. Mais est proprement insoutenable le mépris, le rappel perpétuel d’être un inférieur et totalement inutile. Est intolérable d’être traité, même par ses proches, comme un homme sans dignité. « On nous considère comme des moins que rien… Nous ne sommes pas des chiens pour être insultés de la sorte à la mairie … » :

La différence entre pauvreté et misère est là. L’homme misérable est dans une situation insupportable, tenu pour quantité négligeable ou même pis : pour un être néfaste qui n’aurait jamais dû naître, alors qu’au plus profond de lui, il sait qu’il est pourtant un homme. Vouloir la dignité, rêver d’être quelqu’un et se le voir refuser même par ceux qui ne sont pas beaucoup plus riches que soi, tel le voisin, l’épicier, le facteur …, c’est cela la misère. Et c’est ce qui marque la frontière entre pauvreté et exclusion ».

in Heureux vous les pauvres, Cana, Paris, 1985, page 27

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